Passons rapidement sur le cas Taha Bouhafs et l’indignité de la France Insoumise dans le traitement de cette affaire dite « réglée en cinq jours » par mesdames Rousseau et Autain. Investiture retirée au prétexte officiel du racisme dont Bouhafs aurait été victime, et silence imposé aux plaignantes pour protéger la campagne. Pas de plainte, pas de procès, règlement interne, à l’abri de la justice. C’est ainsi que fonctionnent les sectes, mais plus rien ne peut nous étonner de la part de Mr Mélenchon.
La gestion calamiteuse du cas Jérôme Peyrat, candidat Renaissance (ex LREM) en Dordogne est plus étonnante.
Certes son investiture lui a finalement été retirée, mais ce monsieur a été condamné par la justice. Des photos avec plusieurs hématomes au visage témoignent de la violence des coups et la victime s’est vue prescrire 14 jours d’ITT.
Pourtant, Stanislas Guérini a commencé par lui maintenir sa confiance avec ces propos sur France Info : « Il se soumettra au jugement des électeurs. C’est un honnête homme, je ne crois pas qu’il soit capable de violences sur les femmes. » Peyrat a été condamné il y a 5 mois, et il n’y a pas d’appel en cours. Les faits sont indiscutables.
Il n’aurait donc jamais dû être investi (contre la députée LREM sortante !), et le jugement personnel de Guérini est tout de même hallucinant car il nous est tous arrivés de tomber des nues en apprenant que tel ou tel se révélait violent envers les femmes, de manière ponctuelle ou chronique, ce collègue, voisin ou ami que tout son entourage croyait incapable de ce type de comportement… Émettre un avis personnel en qualité de dirigeant politique, à fortiori malgré une condamnation, n’est pas une légèreté, c’est une faute.
Certaines statistiques affirment qu’une femme sur dix a, un jour, subi des violences sexuelles avec des niveaux de gravité variables bien sûr, mais enfin, une sur dix ! Sachant que certains hommes ont pu être violents avec plusieurs femmes, il est possible qu’un homme sur vingt soit susceptible de commettre de telles violences.
Nous en connaissons tous que nous ne soupçonnons pas. J’en connais, sans preuve réelle ni assentiment des victimes pour ouvrir une possibilité de dénonciation, mais c’est à chaque fois une désolante surprise.
Alors évidemment, confronté aux très vives réactions de l’opposition et d’une partie de la majorité, Stanislas Guérini a beaucoup rétropédalé et fini par retirer l’investiture de Peyrat, mais cela va laisser des traces. Et rendre bien plus délicate la critique de la France Insoumise qui elle, a carrément contourné la justice pour protéger le parti, ou d’autres que nous ignorons probablement.
La coïncidence avec la nomination d’une femme à Matignon rend ce dérapage d’autant plus navrant qu’il est destructeur de la confiance déjà chancelante des citoyens envers la politique.
Marc T.