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L’écriture inclusive, stupide et parfois drôle

L’écriture inclusive est ridicule. Elle dénature la langue à l’écrit et la rend imprononçable à l’oral.
Il est vrai qu’écrire « tou.te.s » est infiniment plus rapide qu’écrire « toutes et tous ». Il faut bien reconnaître que le gain de temps est considérable ! Rédiger un texte d’une page en ayant recours à trois reprises à l’écriture inclusive doit permettre de gagner 2 secondes et 3 dixièmes de son précieux temps. Ce n’est pas rien. Victor Hugo, si cette technique avait existé à son époque, aurait gagné 90 minutes environ, pour l’ensemble de son œuvre. Qu’aurait-il pu faire de tout ce temps ? Qu’avons-nous manqué en raison de cette cruelle absence ? Peut-être un poème de plus, ou un dessin, discipline dans laquelle il excellait… On ne peut donc que regretter que cette invention géniale ait été aussi tardive.

Heureusement, l’écriture dite inclusive est aujourd’hui à notre disposition. D’aucuns regrettent que les principaux écrivains, les vrais, rechignent apparemment à l’utiliser. Ils sont probablement handicapés par une forme de conservatisme coupable qui, à leur insu, leur ordonne de renoncer à abîmer la langue et d’accepter de perdre quelques précieuses secondes ici ou là, donc d’amputer leur bibliographie d’un ou deux chefs-d’œuvre.
En réalité, il s’avère que les principaux utilisateurs de cette écriture qui s’imagine branchée se recrutent essentiellement au sein du personnel politique. Et parfois, la drôlerie le dispute à la bêtise. Le dernier monument de littérature politique paru, celui de Julien Bayou, le boss (officiel) d’EELV, est un sommet. Car lui, non content de recourir à l’écriture inclusive, montre qu’il n’y a rien compris, et ce dès le titre « En vert et avec tou.tes ». Quelqu’un pourrait-il lui expliquer que ce « tou.tes » exclut les « tous », et que s’il voulait s’adresser aussi à la gent masculine, il aurait dû écrire « tou.te.s ». Ne doutons pas que cet ex-futur prix Nobel va accuser son éditeur d’avoir laissé passer cette superbe coquille.

Même cette façon ridicule d’écrire à ses règles. Elle a également ses adeptes. Et quand ceux-ci l’utilisent sans même en respecter le sens, Courteline dirait que le spectacle offert est une volupté de fin gourmet.

Bonne fin de journée, à toutes et à tous, bien sûr !

Marc T.