Qui sont les cons ?
Si vous voulez vraiment savoir, je vous invite à lire ce bouquin écrit par quelques belles plumes sous la direction de Jean-Claude Marmion : Psychologie de la connerie.
La connerie peut être un manque d’intelligence, ou bien un échec de celle-ci dans la mesure où on peut être très intelligent et se comporter comme un abruti magnifique en défendant des idées farfelues, et en étant persuadé de détenir la vérité. L’auteur nous rappelle que sans empathie et de considération pour l’autre, l’intelligence est vouée à l’échec.
La connerie et le biais de confirmation
La connerie la plus intéressante est indubitablement celle des gens intelligents ! Elle s’explique en effet par un principe que nous connaissons et appliquons tous : le biais de confirmation. Je vais faire ici l’impasse sur la théorie sur les biais cognitifs, ces raccourcis de la pensée qui nous amènent à caricaturer la réalité pour qu’elle s’adapte à notre système de pensée. Le biais de confirmation est, de tous les biais cognitifs, un des plus favorables au développement de la connerie car il nous fait sélectionner systématiquement, parmi les idées et les informations qui circulent dans notre environnement, ce qui conforte nos points de vue déjà établis. Ce qui pourrait nous amener à remettre en question notre vision du monde est aussitôt écarté. Notre capacité à évoluer est donc considérablement réduite. Bref nous sommes cons, et restons très cons…
Jean François Marmion nous explique donc comment nos croyances prennent le pas sur la connaissance. Ces croyances peuvent être de nature politique ou religieuse et fonctionnent de la même manière. Il s’agit toujours de nous conforter dans nos convictions. Ainsi, si je m’affirme solidement ancré à gauche, et que vous me démontrez que sur tel sujet, une position réputée à droite est la meilleure, je vous accuserai d’être de mauvaise foi.
Con je suis, con je reste. L’auteur nous dit qu’en fait, la réalité doit s’adapter à mes croyances, quitte à ce qu’il faille la changer. C’est ainsi que la connerie peu être considérée comme une base solide du complotisme.
Ce qui, et ça tombe bien, sera l’objet de mon prochain article consacré à ce torchon qu’est le film Hold-Up.
Marc T.