Décidément, la classe politique n’en finit pas de nous étonner.
Il y a moins de trois semaines, la France Insoumise « réglait en interne » les supposées agressions sexuelles de Taha Bouhafs. Chez ces gens-là on étouffe la souffrance des victimes pour sauvegarder les intérêts du parti, et des figures qui se réclament pourtant du féminisme, toute honte bue, se disent satisfaites. L’image du parti sort sérieusement endommagée de cette affaire et c’est la moindre des choses.
Aujourd’hui le cas Abad finit, comme si c’était vraiment nécessaire, de questionner sur la morale de certains politiques. Damien Abad est peut-être coupable d’agressions. Si oui, il doit payer pour cela et c’est de la seule responsabilité de la justice. Mais tout de même, une plainte déposée il y a douze ans, classée sans suite, qui devient un scandale d’État le jour où il quitte la présidence du groupe Les Républicains à l’Assemblée Nationale pour entrer au gouvernement, nommé par Emmanuel Macron, c’est un peu gros pour passer pour une coïncidence.
Vengeance des Insoumis qui détournent l’attention de l’affaire Bouhafs ?
Vengeance des Républicains vexés de s’être fait voler un gros poisson par la macronie ? Tout le monde savait depuis douze ans, mais ça explose précisément aujourd’hui. Ce qui n’était pas un problème hier devient subitement cataclysmique. On ne sait pas, et nous n’aurons probablement jamais la vérité sur ce curieux hasard de calendrier.
Alors, il faut bien sûr distinguer la question des agressions sexuelles partout dans la société, notamment dans le monde politique où ils sont visiblement nombreux à se croire tout permis et au dessus des lois, des basses manœuvres politiciennes, des coups bas, bien tordus, qui finissent d’écœurer la population.
Il y a fort à parier qu’un ou deux points d’abstention aux prochaines législatives seront dûs à ces comportements misérables.
L’écrasante majorité d’entre eux sont des gens très bien, dévoués, qu’il faut remercier pour leur engagement, mais n’oublions pas qu’« On a les politiques qu’on mérite », vérité devenue titre d’un livre de Chloé Morin dont la lecture est à conseiller à tous, notamment à nos élus.
Marc T.
